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Covid-19 : les Dakarois baissent la garde

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Ce dimanche, j’ai décidé de faire un petit tour de la capitale sénégalaise et d’une partie de sa banlieue. Une seule conclusion : les populations sont en train de baisser la garde face au Covid-19. Pourtant les autorités administratives et sanitaires n’ont pas cessé d’appeler au respect des mesures indiquées pour contrer le coronavirus.

Car rapide à Dakar – Crédit Photo : Edem Gbétoglo (avec son aimable autorisation)

Pendant que le nombre de cas positifs au Covid-19 ne baissent pas et que les décès y relatifs augmentent, j’observe tout de même une nette baisse de l’application des mesures barrières par une bonne partie de la population dakaroise.

Les policiers et les gendarmes font beaucoup d’efforts pour contrôler, sensibiliser et sanctionner mais la partie n’est pas facile pour eux. Je peux l’affirmer puisque durant le tour que j’ai fait, j’ai subi deux contrôles de police pour vérifier si les passagers à bord de mon véhicule portaient bien leurs masques.

Les chiffres alarmants de la semaine du 22 au 28 juin 2020

Au dimanche 28 juin 2020, le Sénégal comptait 105 décès liés au Covid-19. La seule semaine du 22 au 28 juin 2020 a totalisé 21 morts soit 20% des décès enregistrés à ce jour. Il ne s’est pas passé un seul jour sans décès durant la période indiquée. Ce qui est plutôt inhabituel.

Le nombre total de cas positifs confirmés sur la même période est de 698 dont 139 cas communautaires. Dans ce lot, il y a 534 cas contacts et 24 cas importés détectés à l’AIBD (Aéroport International Blaise Diagne).

Pour se donner bonne conscience, certains affirment qu’on voit le nombre de cas positifs en augmentation parce que le nombre de tests l’est également. Même si cela est vrai, cela ne doit pas ne pas alarmer. Nous avons au moins aujourd’hui la preuve que la maladie se répand vite dans le pays.

J’ai vu des foules joyeuses

Sur la corniche en face de l’Université Cheikh Anta Diop, j’ai vu des groupes, joyeux de reprendre le sport à la plage. Et je vous assure que le port de masque n’est pas systématique. Quant à la mesure de distanciation, elle est reléguée aux oubliettes. Elle se confond aux mouvements de gymnastique et aux gestes des footballeurs qui ont repris leurs matchs comme à la bonne époque. Dès que la course et le match commencent on oublie le Covid-19.

Une foule de jeunes, de dames et d’hommes très joyeux s’est retrouvée pour des baignades à la plage en face de « Magic Land », un parc d’attraction.

J’ai même pu voir, dans le quartier de Liberté 6, un baptême se déroulant d’une maison à un trottoir. Des groupes étaient bien formés autour des plats de tieboudjene. Les mangeurs étaient joyeux, mangeaient et discutaient tranquillement. Ils se touchaient.

Des cars rapides bondés, des passagers sans cache-nez

Après ce tour qui m’a inquiété au plus haut point, j’ai pris la VDN (Voie de Dégagement Nord) pour rentrer. Du carrefour du Lycée Seydou Nourou Tall jusqu’aux abords du cimetière Saint-Lazare, j’ai eu le loisir d’admirer durant tout ce trajet au moins trois cars rapides débordant de passagers dont la plupart était sans masque.

Un des cars avait cinq vigoureux jeunes hommes bien accrochés à sa porte arrière faute de place à l’intérieur. Cela veut tout dire. Ils se touchaient et se balançaient au gré des mouvements d’accélération ou de freinage de l’heureux chauffeur. Oui, il va se faire beaucoup d’argent mais peut être prend le risque de ramener le Covid-19 chez lui et l’offrir à sa famille.

Hors de Dakar, le masque est encore plus rare

Je ne puis finir sans rappeler ce que j’ai vu à Keur Massar, une commune proche de Dakar. Beaucoup de personnes n’avaient pas de masques du tout. Et ceux qui en avaient, pour la plupart, m’ont inquiété plus qu’ils ne m’ont rassuré. Leurs masques étaient sous le menton ou sous le nez. Pour d’autres, la propreté de leurs masques m’ont fait douter. Même à vue d’œil on pouvait imaginer que ces derniers n’ont pas été lavés depuis des lustres.

Il devient urgent que l’Etat prenne des mesures encore plus drastiques pour faire appliquer les mesures barrières. Quant à la frange de la population qui ne respecte pas les mesures édictées, il faudra trouver le moyen de l’y contraindre. Certains même refusent toujours de croire en l’existence du virus. La sensibilisation doit donc toujours continuer.

Pour ma part, en tout cas, je ne souhaiterais pas que nous expérimentions la citation d’Alfred de Musset, “l’homme est un apprenti, la douleur est son maître”.

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